
La COP 25 se clôture à Madrid et le constat est clair : le décalage n'aura jamais été aussi grand entre la lenteur et le manque d'ambition dans l'enceinte des négociations d'une part, et la pression de la rue pour plus de justice climatique, combinée avec l’appel des scientifiques, d'autre part. Après avoir joué les prolongations d’une longueur rare, la COP 25 s'est terminée dans la journée de dimanche. La Coalition Climat ne peut accepter un tel manque d'engagements concrets de la part des plus grands pollueurs et demande donc à la Belgique de se montrer à la hauteur du défi de l’urgence climatique. L’année 2020 devra mener à une volonté politique en phase avec l’urgence climatique.
Alors que la crise climatique se fait de plus en plus criante, les demandes des pays en développement n'ont pas été entendues. Des discussions difficiles et polarisées ont débouché sur un compromis peu ambitieux, qui ne répond pas aux besoins réels des pays du Sud. "Les événements climatiques extrêmes ont des conséquences désastreuses pour des millions de personnes", dénoncent les organisations présentes sur place. "Les pays Sud ne peuvent supporter seuls le fardeau de l'urgence climatique, dont ils sont très peu responsables. La question du financement est cruciale." Une lueur d'espoir a pourtant pointé à l'horizon pour les droits humains: l'approbation du plan d'action en faveur de l'égalité de genre.
Les discussions sur les marchés internationaux du carbone sont une nouvelle fois reportées. “Au regard de la comptabilité carbone créative et surprenante proposée par un certain nombre de pays, ce report était la décision la plus sensée. Les options discutées à la COP 25 menaçaient de permettre aux Parties d’être en ligne avec l'Accord de Paris sur papier, sans pour autant réduire les émissions dans les faits et sans assurer suffisamment de garanties pour les droits humains”, déclare la Coalition Climat. La Belgique, aux côtés d’une série d’autres pays, a signé une déclaration demandant l’adoption de règles ambitieuses et strictes pour l’article 6 de l’Accord de Paris. Cela étant dit, l'exclusion des pays vulnérables des négociations clés sur le sujet est très préoccupante. Cette erreur ne doit pas être répétée par les futures présidences. La Coalition Climat rappelle finalement que les marchés du carbone ne sont pas nécessaires pour déjà mettre en oeuvre les engagements de l’Accord de Paris et réduire sans délai les émissions dans chaque pays.
Les Parties vont devoir redoubler d’efforts pour arriver à la COP 26 de Glasgow avec des engagements rehaussés, comme prévu par l’Accord de Paris. Cette semaine, l'Union européenne a fait un premier pas en ce sens avec le lancement du nouveau Green Deal et l’engagement à atteindre la neutralité climatique pour 2050. "Il est indispensable que la Belgique entende le signal envoyé par l'Union européenne. Notre pays doit rejoindre le clan des Etats les plus ambitieux et plaider pour relever l’objectif européen à l’horizon 2030", déclare la Coalition Climat. L'année 2020 et la décennie qui commence sont cruciales pour rester sous la barre des 1,5°C et éviter les conséquences les plus irréversibles du dérèglement climatique. Par ailleurs, une politique climatique ambitieuse et juste est une opportunité pour améliorer la qualité de l’air, créer de l’emploi, et des villes plus durables, soit garantir un futur viable pour les jeunes et les générations futures.
Contacts presse (à Madrid)
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- Esmeralda Wirtz - Forum des jeunes, +32 478 68 09 50
- Rebecca Thissen - CNCD 11.11.11, +32 4843 30 81 88
À Bruxelles
- Nicolas Van Nuffel - président de la Coalition climat, +32 485 64 91 04